Lettre au commandant : visite à la 15e Escadre Moose Jaw

Le 23 février 2015
 

Colonel Alexander Day
Commandant
15e Escadre Moose Jaw
C.P. 5000
Succursale Main
Moose Jaw (Saskatchewan)  S6H 7Z8
 

Colonel Day,

La présente vise à faire un suivi de notre visite à la 15e Escadre Moose Jaw, du 2 au 5 février 2015. Lors de cette visite, mon personnel et moi avons été ravis de rencontrer le personnel militaire et civil, les prestataires de soins et les proches des militaires, ainsi que d’entendre leurs préoccupations et leurs commentaires positifs. Bien que nous n’ayons pas eu la chance de rencontrer le commandant de la 2e École de pilotage des Forces canadiennes (EPFC), nous avons été ravis du temps accordé et de l’ouverture affichée par tout le monde, et ce, malgré du rythme d’instruction élevé à votre Escadre.

J’aimerais poursuivre la conversation entamée lors du compte rendu de fin de visite que je vous ai présenté, ainsi qu’à votre chef d’escadre, le 5 février dernier. Plus particulièrement, j’aimerais souligner certaines préoccupations dont on nous a fait part lors de notre visite. Je suis conscient que vous et votre personnel êtes au courant de ces problèmes, mais j’ai quand même cru bon de les détailler ici et de vous offrir mon aide si jamais vous souhaitez aborder un ou l’autre de ces sujets. Je crois fermement que la collaboration et l’échange de pratiques exemplaires peuvent apporter des changements positifs et durables.

I. Centre de ressources pour les familles des militaires (CRFM 

L’équipe du CRFM, dirigée par M. Regan Gorski, forme un groupe dévoué et attentionné qui contribue véritablement au changement et à la prise de contact avec les familles, afin que ces dernières se sentent chez elles à Moose Jaw. Certains membres des familles ont exprimé le souhait que les « Mercredis de bienvenue » aient lieu quelques soirs par mois, de façon à ce que les conjoints qui retournent au travail puissent continuer de voir leur « deuxième famille ». 

On m’a fait part d’une pénurie de places en garderie et de longues listes d’attente à Moose Jaw. La solution actuelle de service de garde occasionnel offerte par le centre de la petite enfance du CRFM fonctionne pour plusieurs, mais elle n’aide pas les familles dont les deux parents travaillent. Cependant, on nous a informés qu’une solution envisagée est l’agrandissement des infrastructures dans le but d’offrir d’autres possibilités en 2015.

Vu les difficultés de financement pour répondre aux besoins, je tiens à souligner la collaboration exemplaire du personnel du CRFM, de celui des Programmes de soutien du personnel (PSP) et de la collectivité dans le but d’optimiser les services aux familles. Il s’agit d’initiatives importantes et constructives qui ont un impact réel sur la vie des familles des militaires à Moose Jaw. Félicitations pour l’excellent travail.

II. Casernements et Agence de logement des Forces canadiennes (ALFC)

On nous a indiqué que les casernements rénovés avec cuisine sont un élément très positif pour les stagiaires. D’un autre côté, en ce qui a trait aux unités de logement résidentiel (ULR), la 15 Ere ne fait pas exception : de nombreux problèmes ont été soulevés lors de chacune des assemblées publiques. Nous avons noté beaucoup de frustration au sujet du coût des loyers et des lacunes en matière de services fournis par l’ALFC et les entrepreneurs.

Pour ce qui est de l’état des ULR de Moose Jaw, la sécurité globale des unités cause de sérieuses préoccupations. Les militaires ont décrit diverses situations, notamment les inondations fréquentes dans les sous-sols, les énormes fissures dans les fondations et les murs des sous-sols et la piètre qualité ou l’âge très avancé des fenêtres, les occupants étant obligés de les couvrir pour empêcher les pertes de chaleur. D’autres occupants ont dit devoir acheter des chaufferettes d’appoint pour éviter que la température des chambres d’enfant ne descende sous zéro pendant la nuit. Des membres ont déclaré avoir des frais énergétiques plus élevés que la normale en raison de l’état de leur ULR. Par surcroît, une fois les rénovations ou réparations requises complétées, ils font face à des augmentations de loyer trop élevées par rapport aux travaux effectués.

De nombreuses personnes ont indiqué que les services offerts par l’ALFC sont inadéquats. Par exemple, il n’y a pas de service après les heures, ce qui oblige les militaires et leurs conjoints à prendre congé et à perdre des revenus pour accueillir les entrepreneurs. Les militaires nous ont confié que les demandes de travaux demeurent souvent sans réponse et les délais sont beaucoup trop longs pour l’exécution des rénovations requises, lesquelles sont souvent effectuées par des sous-traitants difficiles à recruter, puisque l’ALFC effectue souvent les paiements après plus d’un mois. Les familles ont l’impression de n’avoir aucun recours en cas de travail bâclé par des entrepreneurs inexpérimentés. Sur une note plus positive, certains militaires ont dit que lorsqu’ils en parlent à leur chaîne de commandement, les résultats ne tardent pas et les services sont rendus plus rapidement. Cette solution n’est toutefois pas viable à long terme.

Le logement est une grande source de préoccupation pour les militaires de Moose Jaw, particulièrement le nombre d’ULR insuffisant et les difficultés à effectuer un déménagement porte-à-porte, à cause de la pénurie de logements. En effet, les militaires et leur famille déménagent à Moose Jaw, puis ils doivent déménager à nouveau à leurs frais quand une ULR se libère. On nous a informés que l’ordre de priorité est à la discrétion de l’ALFC et qu’il n’y a aucune directive ou politique claire quant à l’admissibilité au logement prioritaire. On nous a dit que le temps d’attente pour une unité peut dépasser un an. Les membres des FAC et leurs familles aimeraient des communications plus transparentes quant à l’attribution prioritaire et au calendrier des réparations.

III. Questions médicales

Je comprends que le personnel médical, qui fait partie d’une unité hébergée de la 17 Ere Winnipeg, est structuré de façon à soutenir l’aspect médical de vos opérations en plus de servir des réservistes répartis à différents lieux géographiques, comme Saskatoon et Dundurn. En conséquence, il est difficile d’offrir des soins à tous, à chacun des endroits. Une référence pour obtenir des soins dans la collectivité à proximité du membre est parfois la seule option, mais est très difficile à faire approuver. Le personnel médical nous a aussi fait part de préoccupations au sujet de la prestation de soins médicaux aux membres de la Force régulière, car il faut s’appuyer sur les hôpitaux civils pour des services tels que des résonances magnétiques. Nos interlocuV. Classement des employés civilsteurs ont aussi mentionné l’insuffisance de services médicaux offerts aux familles. J’encourage vos efforts pour soutenir le personnel médical en communiquant le caractère unique que revêt la prestation de services aux membres à divers endroits en Saskatchewan. 

IV. Solde, IVC – Sélection Cold Lake

Nous avons reçu des questions au sujet des dates d’examen des augmentations de salaire et de l’indemnité de vie chère (IVC). Ces questions sont venues de tous les niveaux échelons militaires. Certains aspirants pilotes et membres de leurs familles, préoccupés par l’impact financier d’une affectation à Cold Lake, se sont informés du moment auquel l’IVC fera l’objet d’un examen. J’ai réitéré que le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère de la Défense nationale s’en occupent, mais le retard dans le prochain budget aura probablement une incidence sur la date de mise en oeuvre de l’indemnité.

Nous avons aussi entendu certaines préoccupations chez les employés civils au sujet de la dotation, du classement et des ressources humaines. Il semble que certaines descriptions de tâches n’ont pas été revues en plus de dix ans et que les militaires semblent mal comprendre les responsabilités qui relèvent des civils. On a mentionné qu’il est difficile d’obtenir le soutien des RH, que ce soutien n’est pas uniforme et que l’expertise est douteuse (par exemple, un gestionnaire a posé une question et la réponse qu’il a reçue était contraire à la convention collective). Les mouvements de personnel fréquents chez les conseillers en RH assignés aux dossiers de Moose Jaw ont un effet négatif sur l’efficacité de la dotation et la confiance des gestionnaires. Les employés souhaiteraient voir des améliorations sur le plan du soutien offert, des communications et de la transparence. Cela dit, nous encourageons les employés et gestionnaires civils à avoir recours aux ressources et aux mécanismes de plainte disponibles et à communiquer avec nous pour des renseignements généraux et des conseils personnalisés.

VI. Rythme de l’instruction et congés de paternité

La difficulté à équilibrer les besoins opérationnels pour atteindre les cibles de production avec les besoins des membres et des familles est ressortie dans les préoccupations exprimées. Les conjoints et conjointes s’inquiètent de la sécurité de leurs proches qui volent lorsqu’ils sont fatigués ou que les conditions sont glacées. Le rythme de l’instruction et l’incertitude liée à l’approbation des demandes de congé parental ont aussi été abordés. Lors de notre briefing de départ, vous avez reconnu le dilemme auquel vous et votre état-major faites face, avec une diminution potentielle de 10 % de la capacité d’instruction si toutes les demandes de congé parental étaient accordées aux périodes demandées. Je recommande de communiquer l’intention clairement et la décision rapidement, car l’incertitude ajoute au stress que vivent les familles et les membres.

VII. Domicile projeté (DP)

À de nombreuses occasions, le personnel a exprimé de la frustration liée à la perception d’iniquité touchant les critères d’admissibilité au DP dans la Directive sur la réinstallation. Le fait que des militaires non formés, même s’ils sont libérés pour raisons médicales, ne soient admissibles à aucune indemnité de réinstallation pour retourner à leur lieu d’enrôlement est problématique. En d’autres mots, un aspirant pilote qui s’est enrôlé à Terre-Neuve et a subi une libération médicale à Moose Jaw est responsable de tous les frais de retour vers Terre-Neuve. Dans certains cas, les candidats ont des familles, ce qui peut représenter une somme de 40 000 $, à quoi s’ajoutent les pertes de revenus inhérents à la libération. Seuls les membres non formés libérés pour inconduite (point 1) ont droit au remboursement de leurs frais de transport aux frais de l’État. Bien qu’il s’agisse d’une situation applicable à l’ensemble des FAC, cette préoccupation émane de la 15 Ere – comme d’autres bases et escadres d’instruction. J’ai informé le groupe que le Directeur – Rémunération et avantages sociaux (Administration) est bien au fait de ce problème et que celui-ci fait partie des discussions sur les indemnités de réinstallation au Conseil du Trésor.

VIII. Centre intégré de soutien au personnel (CISP) et services de transition

En plus du fait que le l’officier de sélection du personnel (OSP) se trouve à l’extérieur de la province, les séminaires du SPSC sont difficiles à mettre au calendrier et particulièrement difficiles à suivre pour les militaires en congé (maladie ou retraite), puisqu’ils doivent être en service pour avoir accès au SPSC. Nous avons discuté de la possibilité de filmer le prochain séminaire du SPSC et de mettre les diapositives et les coordonnées à la disposition de tous sur Internet, afin que les membres puissent obtenir l’information en tout temps.

La pénurie de personnel actuelle a des conséquences négatives sur les suivis médicaux requis et le processus de récupération. Par exemple, certains membres doivent attendre 54 jours pour un rendez-vous de suivi de 10 minutes. De plus, il y a une forte demande pour les services à Dundurn. Actuellement, les besoins médicaux de 26 membres ne sont pas adéquatement comblés par les visites planifiées du médecin – une fois toutes les deux semaines. Le personnel du SPSC est très reconnaissant du soutien que vous lui avez fourni pour la réorganisation des bureaux et les nouvelles ressources approuvées. Votre personnel dévoué attend avec impatience que les nouveaux postes approuvés soient dotés, afin de mieux soutenir les membres des FAC malades et blessés, ainsi que leurs familles, lorsqu’ils passent à la vie civile.

En conclusion, j’aimerais faire l’éloge de votre engagement et celui de votre équipe de dirigeants supérieurs envers les hommes et les femmes sous votre commandement. Je suis conscient que certains problèmes et difficultés auxquels vous faites face sont, au moins dans une certaine mesure, hors de votre contrôle. Cela dit, je vous encourage à continuer de vous efforcer de résoudre les préoccupations locales à votre Escadre. N’hésitez pas à communiquer avec moi ou avec mon Bureau pour obtenir de l’aide.

Je tiens aussi à vous remercier, ainsi que votre personnel, pour son aide dans l’organisation et le déroulement d’une excellente visite de prise de contact avec nos clients. En particulier, veuillez remercier de ma part le Maj David Dea, le Slt Ian Pitman (chauffeur) et, tout particulièrement, le Lt Sarah Doherty, qui s’est démenée pour faciliter notre visite.

Cordialement,
 

Gary Walbourne
Ombudsman

c.c.:

Lieutenant-général J.A.J.Y. Blondin
Commandant de l’Aviation royale canadienne

Lieutenant-général D.B. Millar
Chef du personnel militaire

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